les cahiers d'Hadrien

Je préfère la notion de joie à celle de bonheur, qui me paraît trop idéale, lointaine, incompatible avec les hauts et les bas de l’existence, sans parler de l’instrumentalisation qui en est faite aujourd’hui.

J’adhère complétement à cette vision des choses et suis très distant pour ma part de la notion de bonheur issue de la philosophie des lumières.

Pour moi, la source de joie est la capacité de s’émerveiller devant des choses de toute nature : la relation magnifique entre un chien d’aveugle et son maître, un clair de lune, un rayon de soleil sur la Seine.

Ne perdons pas cette capacité à s’émouvoir et à discerner le beau.

Reportage sur une course disputée dans la boue, épreuve dite du « mur de boue ».

Volonté  je pense de retrouver la mère nourricière, GAIA, la mère fondatrice.

Beau culte bel hommage à notre terre qui en a tant besoin.

Etonnement de m’apercevoir que cela fait six ans qu’aucune publication n’est intervenue sur ce blog.

Une conjonction de mauvaises raisons : paresse excès de préoccupations professionnelles,  de travail mais aussi sans doute de confiance en  soi.

L’objectif est d’être plus présent .

"Le sourire vient des pieds" dit un proverbe chinois; achetez de bonnes chaussures.

Après midi presqu' adolescent:j'ai réécouté du Ferré, ce chanteur qui a bercé mes incandescentes années de lycée avec notamment ses mises en musique exceptionnelles de Rimbaud et Verlaine.

J'ai écouté Ferré chanté par Môrice Benin que je connais un peu pour ses propres productions très « chanson française engagée ».

C'est une réussite déjà par le choix des chansons même si je n'estime pas indispensable avec le temps et je ne trouve pas cette reprise exceptionnelle.

Dalida et Jane Birkin surtout Birkin d'ailleurs dans une version mystérieuse et aérienne ont réussi l'exercice.

Mais dans cet opus la réussit est sans doute la reprise de la chanson clef de Ferré «  la mémoire et la mer » qui est remarquable,

Sur « vingt ans » et « comme à Ostende » j'ai aimé la présente rauque et bienvenue du saxophone,

J'ai retrouvé trace de mon amour de jeunesse ce week end grâce à Facebook; je ne l'a contacterai vraisemblablement pas: à quoi bon? Elle semble avoir changé de vie récemment; sa mère que j'aimais beaucoup figure dans ses amis et je me réjouis qu'elle soit toujours en vie.

Je me souviens des samedi matins que nous passions à écouter Ferré ( pour moi) et Gainsbourg (pour elle) et ce merveilleux « l'amour de Melody Nelson ».

Nous faisions l'amour et son frère très complice et sympa laissait l'appartement libre en allant très tôt à son entraînement de piscine.

Je regrette cette insouciance mais ai conservé en moi mes révoltes même si je me suis embourgeoisé.

" Et si Dieu avait créé la lune pour que les hommes sachent qu'il existe.

Quant au diable, les loup garrous prospèrent les jours de pleine lune..."

Tout dans notre société nous ramène au passé comme si nous étions persuadés de ne plus avoir d'avenir et surtout de ne plus créer.

Citroen ressort une DS avec une pub qui reprend une interview de Marilyn et même Cohn Bendit qui lance un  appel du 22 mars comme en 1968: eh Pépé on est en 2010.

Curieuse publicité dans le métro parisien: des hommes et des femmes qui avouent je l'ai fait comme s'ils venaient de commettre un acte grave; en fait publicité pour une banque en ligne.

Curieuse époque.

Je vous rapporte une anecdote que l'on m'a rapportée au cours d'une fête de famille.

Une petite fille voulait absolument que sa famille adopte un petit chat et sans doute à cours d'argument face à sa maman qui mettait en avant les contraintes a opté pour la démocratie.

Ainsi a t elle découpé et dessiné un isoloir, une urne, une table de vote et a même prévu un petit banc où cas où tout le monde souhaite voter en même temps.

Elle a crée une liste d'émargements et a fait procédé au vote.

Résultat 6 pour une abstention.

Abstention de la maman et vote positif des cinq enfants et du père.

Bel exemple je trouve de l'apprentissage de la vie en communauté et de la démocratie.

Je développe toujours en cette période de Noël une grande nostalgie de mes années d'enfance, un peu comme un temps figé ou plutôt un espace temps rêvé, sans doute sublimé par le temps qui passe.

Je me souviens encore de ce Noêl où une amie de ma mère m'avait offert un théâtre de marionnettes: c'était un grand tableau de bois peint en blanc avec des bordures rouges que je saurais encore dessinées.

En haut de ce tableau, une large ouverture où il était possible de faire apparaître des marionnettes qui étaient au nombre de trois et représentaient des personnages issus de guignol.

Je me plaçais ainsi derrière ce tableau avec ma sœur et nous imaginions des dialogues.

Ce théâtre nous protégeait et nous donnait des libertés : pas de difficultés à placer son corps comme sur un scène, pas de posture gauche et timide.

Ma sœur m'appris comment réaliser des marionnettes à partir de feuilles de papiers ce qui m'a libéré et m'a permis de créer des personnages tantôt sortis de la réalité de mon entourage tantôt de mon imaginaire.

Je me souviens d'une marionnette verte qui était censée faire très peur et représentait un monstre que j'avais peint en vert.

J'imaginais des dialogues des guerres terrifiantes entre deux monstres ou des saynètes de la vie courante.

Je me suis construit des mondes pendant des heures et je pense que cela a dopé mes capacités d'imagination.

Je n'ai jamais été doué aux jeux de construction comme les legos car cet univers de petits cubes emboîtés ne sollicitaient pas mon imaginaire.

Je pense d'ailleurs que ce cadeau a sans doute changé en moi la perception du monde et j'ai eu tendance à m'isoler en créant un environnement qui me plaisait car il cristallisait mes angoisses face au monde ou me permettaient d'observer mes semblables au travers du quotidien.

Je pense que ce cadeau m'a conduit sans doute de façon lointaine et discontinue à écrire.

Je ne me sens nul talent pour le théâtre mais j'aime écrire comme j'aimais à inventer des histoires dans ce théâtre de marionnettes.

Les images sont issues de ce blog